Vous voulez être certain que vos imprimés soient réalisés de manière écologiquement responsable, à commencer par le papier utilisé ? Fiez-vous aux labels forestiers : ils garantissent que votre papier contribue à la préservation de la forêt.
Commençons par une bonne nouvelle : selon les derniers chiffres de la FAO, en une décennie, la perte de surfaces forestières a été divisée par deux. La mauvaise nouvelle, c’est que, si la déforestation a ralenti, elle se poursuit malgré tout : la planète perd encore 3 millions d’hectares de forêts par an – l’équivalent d’une Belgique. Inutile de souligner à quel point cerecul est dommageable, alors que nous avons bien besoin d’une forêt saine pour amortir le changement climatique.
Toujours selon la FAO, la déforestation est aujourd’hui principalement liée à l’expansion de l’agriculture et de l’élevage (qui représentent ensemble 90% des pertes). L’exploitation du bois (dont le papier est l’un des sous-produits) ne joue qu’un rôle marginal.
Cela ne signifie pas que l’exploitation forestière n’a pas d’impact, au contraire : une forêt convenablement gérée – c’est-à-dire en conciliant sa fonction économique avec son rôle écologique et social – permet tout à la fois de produire de la valeur, créer de l’emploi, réguler le cycle de l’eau et celui de l’air, capturer le carbone, préserver la biodiversité, offrir un cadre de loisirs… Bref, une exploitation forestière durable entraîne surtout des impacts positifs !
Des labels, pour quelles garanties ?
C’est justement pour garantir ce caractère durable que sont apparus les labels forestiers, dans les années 1990. Il en existe deux, d’envergure mondiale : FSC (Forest Stewardship Council)et PEFC (Pan European Forest Cerification). Leurs logos sont applicables à tous les produits du bois : ameublement, bois de construction, panneaux, mais aussi pellets… et, bien sûr, papier.
Que garantissent-ils au juste ? D’abord, le respect de bonnes pratiques forestières telles que le maintien de la biomasse (on ne coupe pas plus de bois que la forêt ne peut en produire), mais aussi la multifonctionnalité, la diversité biologique, la préservation des zones remarquables, le respect des normes de travail et des populations locales, etc. Ensuite, la traçabilité tout au long de la chaîne de valeur, de la forêt jusqu’au produit fini. Concrètement, dans le cas du papier, cela signifie que la fibre de bois est suivie depuis l’abattage en forêt jusque chez l’imprimeur, en passant par l’usine papetière et par le grossiste qui importe et commercialise le papier chez nous. Dans le cas du FSC comme du PEFC, ce contrôle est effectué par des organismes indépendants.
Pourquoi deux labels ? Parce que leur histoire est différente : le FSC est né d’une convergence de vues entre certains industriels, des acheteurs de produits du bois et des ONG environnementales, dont Greenpeace et le WWF. Son ADN le rapproche du mouvement associatif. Le PEFC, né en Europe, est davantage lié à la filière forestière et à l’industrie du bois. Leur poids est équivalent : 230 millions d’hectares pour le premier, 300 millions pour le second, ce qui représente au total 12% de la forêt mondiale environ.
Bien sûr, il existe des différences entre les deux systèmes, notamment dans leur mode de gouvernance. Toutefois, leurs critères se sont progressivement rapprochés. Et même si certains avis divergent, les garanties qu’apportent les deux systèmes sont généralement considérées comme équivalentes – ils sont par exemple traités à égalité dans les documents de marchés publics ou dans les critères de l’écolabel européen.
Disponible et pas plus cher
Trouver du papier certifié n’est pas difficile : la plupart des forêts et des usines européennes sont certifiées ; la plupart des imprimeurs belges le sont aussi. Dans la quasi-totalité des cas, pour les qualités courantes, il existe une référence certifiée, qui ne coûte d’ailleurs pas plus cher. À vrai dire, pour beaucoup de papiers, cette référence certifiée est même… la seule disponible.
Précisons encore que les deux labels peuvent également s’appliquer au papier recyclé (en totalité ou en mélange avec des fibres vierges). Bien sûr, il n’est pas possible de tracer l’origine des fibres recyclées, mais il n’aurait pas été logique de leur refuser un label « durable », alors que le recyclage contribue à réduire l’empreinte écologique du papier.
Dans tous les cas, acheter du papier certifié, c’est participer à un cercle vertueux qui accroît la valeur de la forêt. Parlez-en à votre imprimeur.